by Mike and Johanna Darley

Who has not come across this intriguing character with the improbable look, in the city centre of Perpignan? Wearing a plaid jacket, topped with his ‘barretina’ bonnet, with shaggy hair and a beard, dressed with improbable clothes, trinkets on his fingers, mismatched socks, Emile Mustacchi is a prominent figure in the town.

Emile Mustacchi, intriguing character in Perpignan

An inimitable draw that conceals an uncommon course and talent. A portrait of a man who refuses to conform.

He intrigues, challenges, sometimes disturbs, without ever leaving anyone indifferent. There are many who insist on smoothing their appearances to stick to codes of compliance. However, the unclassifiable Emile, cultivates his crazy, offbeat, eccentric or atypical look. Isn’t this the genius of going against the tide of their time? What kind of person hides behind this wacky look

Emile is not just an appearance. Under these traits lurks a huge artist with a talent that is little recognised.

A great admirer of Dali, Rembrandt and Rubens, he specialises in the art of portraiture and caricature. “Living off my drawings is difficult. I don’t know how to do anything else. When we have no money, we are marginalised, condemned to loneliness,” he laments. Who would suspect behind these whimsical appearances such sensitivity?

Emile Mustacchi, intriguing character in Perpignan

Emile Mustacchi is a delightful endearing character, his clear glance reveals an extreme kindness. Yet for many good people, he inspires fear, suspicion, even scorn! Many have taken advantage of the kindness of his natural candor: “I have been scammed several times by people from here who are well known on the street. Thanks to them (they know who they are) I found myself penniless”.

Emile Mustacchi continues his art, living off a very small disability pension.

The son of a modest family, his father was a mason, nothing predestined him to painting. “I was born on 3rd September 1944 in Palermo, Sicily, the domain of the Mafia!” he emphasised. “I left Italy with my family when I was only 3 years old, to reach Belgium where my father worked in a mine. A few years later, I followed my family to Morocco where we lived for many years.

The kid, Emile drew for hours. Then, at the age of 14, a lady offered him a painting box; this detail produced his destiny.

Emile Mustacchi, intriguing character in Perpignan
Emile with our very own Tony Goodman

From then on he began to paint alone, copying the great masters. This self-taught artist had never attended the ‘Beaux-Arts’ or any painting school. His innate talent was a gift that he would cultivate. A talent for drawing and painting that has been maintained ever since.

After Morocco, he returned to Brussels where he was presented to the Royal family of Belgium. His artistic gifts captivated them, and at Belvedere Castle he painted portraits of the children of Princess Paola. He began to carve out a solid reputation, and the nobility were his clients. His reputation was sealed! He became famous. The Belgian aristocracy loved his work.

But first a disappointment was to hit the artist: he was forced to join his parents in Aubagne. “This shattered my career.” Yet he continued to draw, always without taking classes, always self-taught. He won the gold medal for painting in Aubagne for the painting of a bare-breasted young girl with milky white skin. His work of colours and lights was remarkable.

After that, the family settled in Perpignan in the district of Haut Vernet. It was then that the caricature work fell on him almost by chance. “I had never done a caricature. It was the first year of the Caricature Festival of Saint-Estève. So I said to myself, I’ll give it a try. I made two or three cartoons. I got the first prize with the head of Yves Moroso as a punk.”

Emile Mustacchi, intriguing character in Perpignan

The following year, he again won the first prize of the festival. According to Emile, for a successful caricature “one needs to know the person very well. They must be alive, expressive. The subject I prefer is women, without a doubt. So Emile paints women. During a sitting, he manages to surround himself with pretty models that he positions in suggestive poses, more or less stripped. Portraits or caricatures, women are everywhere in his work. But Emile also takes the stage himself, representing his own character in the midst of the nymphs. He also has a slight tendency to prefer blondes. “In Belgium, I had blonde comrades, maybe that’s why I love blondes so much. If I were to travel today, it would be to Sweden.”

Alas! Emile as many artists of today, lives meagrely, his precarious health hardly allows him to paint. In these times when everything is standardised, formatted, this emblematic figure of Perpignan, this colourful character brings a note of freshness, even to those who casually take the time to meet him! For some time, suffering, penniless, this immense artist is no longer able to create. “I may soon become homeless. The City of Perpignan does not care for me, as if I did not exist!”

And in French.....

Qui n’a pas croisé cet intriguant personnage au look improbable, en centre ville de Perpignan ? Veste à carreaux, coiffé d’un bonnet « la barretina » chevelure et barbe hirsutes, fagoté de fringues improbables, breloques de pacotille aux doigts, chaussettes bigarrées dépareillées, Emile Mustacchi est une figure éminente dans la ville.

Emile Mustacchi, intriguing character in Perpignan

Une dégaine inimitable qui cache un parcours et un talent peu courants. Portrait d’un homme qui refuse la conformité

Il intrigue, interpelle, dérange parfois, sans jamais laisser indifférent. Nombreux sont ceux qui s’obstinent à lisser leurs apparences pour coller aux codes de conformité. Inclassable, mais Emile, lui, la fuit pour cultiver son look déjanté, décalé, farfelu voire atypique. N’est-ce pas le propre des génies d’être à  contre courant de leur époque ? Quelle personne se cache derrière ce look farfelu ?

Emile n’est pas seulement une apparence. Sous ces traits se cache un immense artiste au talent peu reconnu. Grand admirateur de Dali, Rembrandt et Rubens, il s’est spécialisé dans l’art du portrait et de la caricature. « Vivre de mes dessins est difficile. Je ne sais pas faire autre chose. Quand on n’a pas d’argent, on est marginalisé, condamné à la solitude » déplore-t-il. Qui soupçonnerait derrière ces apparences fantasques, une telle sensibilité ?

Emile Mustacchi est un délicieux personnage attachant, son regard clair révèle une extrême gentillesse. Pourtant, pour nombre de braves gens, il inspire crainte, méfiance voire mépris ! Nombreux sont ceux qui ont profité de sa bonté de sa naturelle candeur : « Je me suis fait plusieurs fois arnaquer par des personnes d’ici qui ont pignon sur rue. Grâce à elles (elles se reconnaîtront) je me suis retrouvé sans le sou ». Emile Mustacchi continue donc son art, touchant une toute petite pension d’invalidité.

Emile Mustacchi, intriguing character in Perpignan

Fils d’une famille modeste, son père était maçon, rien ne le prédestinait à la peinture. « Je suis né le 3 Septembre 1944 à Palerme en Sicile, fief de la mafia ! » insiste-t-il. « J’ai quitté l’Italie avec ma famille, (je n’avais que 3 ans), pour gagner la Belgique où mon père travaillait à la mine. Quelques années plus tard, je suivais ma famille au Maroc où nous avons vécu de nombreuses années. »

Gamin, Emile dessine des heures durant. Puis, à l’âge de 14 ans, une dame lui offre un coffret de peinture, ce détail produit son destin. Dès lors il s’initie seul à la peinture, copie les grands maîtres de la peinture. Cet artiste autodidacte n’a jamais fréquenté les Beaux-Arts ni la moindre école de peinture. Son talent inné est un don qu’il cultivera. Un talent pour le dessin et la peinture qui a été maintenu depuis.

Après le Maroc, il retourne a Bruxelles où il est présenté à la famille royale de Belgique. Ses dons artistiques séduisent, et, au château du Belvédère, il fait le portrait des enfants de la princesse Paola. Il commence ainsi à se tailler une solide réputation, et se constitue une clientèle dans la noblesse. Sa réputation est faite ! Il est devenu célèbre. L’aristocratie belge aimait son oeuvre.

Mais une première déconvenue frappera l’artiste : il est contraint de rejoindre ses parents à Aubagne. « Cela a brisé ma carrière ». Il continue pourtant à dessiner, toujours sans prendre de cours, toujours en autodidacte. Il remporte la médaille d’or de peinture à Aubagne pour le tableau d’une jeune fille seins nus à la peau laiteuse. Son travail des couleurs et des lumières est remarquable.

Puis la famille s’installe il y a une trentaine d’années à Perpignan dans le quartier du Haut Vernet. C’est alors que le travail de la caricature lui tombe dessus presque par hasard. « Je n’avais jamais fait de caricature. C’était l’année du premier festival de caricature de Saint-Estève. Je me suis dit « je vais essayer ». J’ai fait deux ou trois caricatures. J’ai obtenu le premier prix avec la tête d’Yves Morosi coiffé en punk. »

Emile Mustacchi, intriguing character in Perpignan

L’année suivante, il obtient à nouveau le premier prix du festival. Selon Emile, pour une caricature réussie « il faut qu’on retrouve très bien la personne. Ce doit être vivant, expressif .  Le sujet que je préfère, c’est les femmes, sans aucun doute.  Pour Emile, les femmes sont un objet de fascination depuis petit.

Alors Emile peint des femmes. Durant une période, il parvient même à s’entourer de jolis modèles qu’il croque dans des postures suggestives et plus ou moins dénudés. Portraits ou caricatures, les femmes sont partout dans l’œuvre d’Emile. Mais Emile se met également en scène lui-même, représentant son propre personnage au milieu des nymphes. Il aurait d’ailleurs une légère tendance à préférer les blondes. « En Belgique, j’avais des camarades blondes, c’est peut-être pour ça que j’aime tant les blondes. Si je devais voyager aujourd’hui, ce serait en Suède ».

Hélas ! Emile comme de nombreux artistes d’aujourd’hui, vit chichement, sa santé précaire ne lui permet quasiment plus de peindre. En ces temps où tout est normalisé, formaté, cette figure emblématique de Perpignan, ce personnage haut en couleurs apporte une note de fraîcheur voire  de désinvolture à ceux qui prennent le temps de le rencontrer ! Depuis quelques temps, souffrant, désargenté, cet immense artiste n’arrive plus à créer. « Je risque de devenir bientôt SDF . La Ville de Perpignan se fiche éperdument de moi, comme si je n’existais pas ! ».

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